Les émotions, leurs blessures

Ces ressentis que nous portons en nous ont déjà été abordés dans des textes précédents : « Colère », « Peur », « Contexte actuel », « Des mots sur nos maux ».

Alors pourquoi en parler à nouveau ?

Parce que de plus en plus de personnes que je rencontre, qui m’entourent, vivent plus ou moins bien avec leurs émotions.

Abordons-les dans leur globalité avec ce qu’elles représentent pour chacun, cherchons à quoi elles nous servent et comment on les gère en fonction de notre vécu.

On dit souvent des émotions qu’elles sont les boussoles de nos vies. Par contre, nous éprouvons très souvent des difficultés à accueillir celles que l’on dit négatives lorsqu’elles surviennent et nous n’arrivons pas à en tirer le meilleur parti.

“Je garde tout en dedans et parfois j’explose”

« Je n’arrive pas à mettre des mots sur ce que je ressens”

“Ca ne se dit pas”

“Je préfère garder pour moi et faire comme si tout allait bien”

Ces phrases limitent la possibilité de modifier ou adapter ses émotions parce que nous n’avons pas appris à les reconnaître et à mettre des mots sur ce que l’on vit, on ne nous a pas dit que ce que l’on ressentait était normal. Il a plutôt fallu refouler, garder pour soi car pour beaucoup encore gérer une émotion consiste à la contrôler, la dominer : Ne pleure pas ! N’aie pas peur ! Calme-toi !...

Et plus nous refoulons, moins nous écoutons nos émotions et plus elles se renforcent.

Alors, comment apprendre à les gérer en 4 mots : accueillir, décoder, accepter, comprendre…

Facile à dire, moins facile à mettre en place… Je dirais qu’il faut se poser, apprendre à réagir et analyser différemment :

- Accueillir l’émotion : ne pas la refouler et la nommer (colère, tristesse…)

- L’accepter : ne pas essayer de la dominer

Lorsque nous cherchons à la décoder, lorsque nous cherchons à comprendre pourquoi la réaction à une émotion est si forte, il faut parfois rechercher dans notre passé des situations qui ont été douloureuses, des moments de nos vies où nous avons vécu certaines réactions ou certains mots des autres, et cela peut remonter à l’enfance.

J’appelle cela un « bouton »… Il suffit qu’une situation, une personne viennent appuyer sur le « bouton » et l’émotion surgit avec vivacité.

C’est aussi ce qu’on appelle une blessure émotionnelle qui est une conséquence d’une mauvaise expérience vécue dans le passé.

Il peut être difficile de trouver notre ou nos propres blessures. Il est parfois nécessaire d’avoir le soutien d’un thérapeute pour la ou les reconnaître et comprendre les émotions qui en découlent par le fait de les exprimer par la parole.

Ce travail est important au risque que ces blessures du passé, ces émotions refoulées, ces rancœurs ou les conflits non résolus soient à l’origine de nombreux problèmes de santé et reviennent régulièrement.

Une émotion qui ne s’exprime pas, s’imprime !

Elle s’imprime en tensions dans le corps, en divers maux, maladies, en stress, burn out, dépression…

Sans pour autant faire de généralités (telle douleur = telle émotion) car chaque cas est individuel, cette approche permet d’adopter une attitude différente face à la maladie, aux douleurs, aux tensions et de nous attarder sur ce que nous ressentons, sur notre rapport au monde et aux situations vécues au lieu de simplement mettre un « pansement » sur ce qui ne va pas.

Quelques exemples :

- les maux de gorge parlent de notre difficulté à exprimer ce que nous ressentons ou ce que nous pensons.

- Les maux d'estomac sont souvent liés à nos contrariétés et signale que nous avons du mal à digérer émotionnement une situation.

- Les maux du foie sont liés à un sentiment de colère.

- Les maux du gros intestin signifient que nous retenons les choses, que nous avons du mal à évacuer.

- Les problèmes respiratoires nous parlent de notre difficulté à nous protéger du monde extérieur.

- Les problèmes de peau, quant à eux, parlent de notre rapport au monde extérieur, de l’insatisfaction ressentie quant à nos échanges, de notre épuisement mental.

- Les douleurs de dos et des lombaires matérialisent l'impression d'avoir une charge trop importante, "d'en avoir plein le dos"….

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Oui nous avons tous des blessures que nous l’acceptions ou pas, et je vois nombre de personnes dont le corps parle pour eux… J’ai la facilité à les détecter car j’ai moi-même de nombreux « boutons » sur lesquels viennent se heurter mes propres émotions. Je les vis mais je les connais et il est plus simple de les apaiser.

Nous avons tous aussi des émotions récurrentes qui refont surface et qui peuvent nous rappeler de lointains ou plus proches souvenirs, mais il n’est pas question d’accuser qui que ce soit et de rendre responsables la ou les personnes qui en sont à l’origine, car elles aussi ont dû vivre les mêmes ou d’autres blessures à un moment donné.

Gérer nos émotions ne signifie pas que nous ne pouvons pas nous sentir mal. Cela signifie que nous devons trouver le moyen de les exprimer afin de nous apaiser.

Nos émotions peuvent nous échapper mais ne nous blâmons pas, nous sommes humains et en tant qu’humains nous savons que les erreurs sont nécessaires pour apprendre.