Même pas peur !

Les manifestations de la peur se retrouvent pratiquement dans tout le règne animal.

Pendant des millions d'années, nos ancêtres ont été pourchassés par des prédateurs et nous avons hérité de ces peurs anciennes.

Ce sont ces peurs qui génèrent le fameux stress dont nous parlons dans le précédent texte « Le stress, mal être du siècle ».

Aujourd’hui, si une voiture ou un animal menaçant surgit devant nous, si un grand bruit éclate, etc... l’ensemble de notre état physiologique se modifie, envoyant un message d’alerte au cerveau afin de trouver une réponse appropriée : s’immobiliser, fuir, attaquer…. Cela passe par la libération des hormones du stress (noradrénaline et adrénaline).

Et là, le cœur palpite et la respiration s’accélère, les mains se mettent à trembler, les poils se hérissent…

Mais comme toute émotion, il s’agit avant tout d’un état temporaire.

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À côté de ces peurs innées ou instinctives, il existe également des peurs apprises, que nous avons développées  depuis les premiers mois de notre vie suite à des situations bien particulières. Par exemple, si nous avons été mordus par un chien, la vue d’un chien pourra probablement désormais nous effrayer.

Mais il y a aussi des peurs indélébiles qui font suite à un événement bouleversant, comme une tentative d’assassinat, un viol, une situation de guerre…, l’émotion extrêmement forte provoquée va marquer notre mémoire. Le souvenir traumatique peut alors ressurgir régulièrement.

Un suivi thérapeutique est alors généralement indispensable dans ces traumatismes et de nombreuses recherches sont actuellement en cours pour comprendre les mécanismes impliqués. Pourquoi, face à une même situation vécue, certaines personnes vont développer ce syndrome tandis que d’autres personnes seront résilientes ?

Les réponses apportées pour l’instant est qu’il existe des différences individuelles en termes d’activités cognitives, qui sont d’origine génétique.  Nous portons en nous le poids des peurs de nos ancêtres.

Mais des peurs nous en avons tous : peur de la maladie, peur du chômage, peur de l’avion, peur de la mort…

La peur est une émotion primaire, universelle. Bien sûr si le danger est réel, la peur nous sauve, mais s’il est imaginaire la peur nous enferme.

Quand elle ne vient que de notre égo elle suscite un tel aveuglement qu’elle peut diriger d’effroyables destructions tant physiques que psychologiques.

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Il existerait neuf peurs fondamentales : peur de mal faire - peur d’être rejeté - peur d’être sans valeur - peur d’être sans identité - peur d’être incapable - peur d’être trahi - peur de la souffrance - peur d’être contrôlé - peur d’être perdu.

Lorsque ces peurs se manifestent, nous nous sentons en insécurité par l’importance disproportionnée que nous leur accordons par rapport à un événement ou la situation qui les provoquent. Elles sont alors perçues comme une chape de plomb. Elles peuvent nous paralyser, nous empêcher de passer à l’action.

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Nos peurs trouvent aussi leur origine dans des événements passés dont notre mémoire, notre corps a conservé le souvenir.

Si nos peurs sont si présentes et différentes, c’est qu’elles tiennent justement à notre histoire. Nos grandes peurs s’établissent sur des expériences vécues, dans des situations particulières..
Mais, en les généralisant, nous bâtissons un système de croyances
, de convictions qui n’ont souvent plus rien à voir avec la réalité.

Nos peurs nous envahissent à un instant T, elles sont en lien avec des suppositions, des impressions ou en écho à un passé.

Il est des peurs salutaires, comme la peur de la bombe nucléaire ; mais il est aussi des peurs néfastes, comme la peur de l’autre qui amène à une suspicion toujours plus névrotique. La peur peut même aller jusqu’à devenir obsessive et se transformer en ce qu’on appelle une phobie.

Nous pouvons nous interroger sur toutes nos peurs présentes dans notre vie, comme la peur du jugement, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur de blesser, la peur de ne plus être aimé… car elles ne remettent pas en cause notre existence.

Lorsque ces peurs se manifestent nous sommes et restons vivants...

Alors comment les faire taire ?

Si on ne peut pas se débarrasser de nos peurs, on peut essayer de les apprivoiser, les accueillir, les transformer, pour notre épanouissement, car nos peurs ne doivent pas être des freins à la réalisation de nos envies et besoins.

Le meilleur moyen de ne plus subir sa peur est d'accepter d'avoir peur, donc d'en prendre conscience.

 

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C’est en admettant sa peur qu’on pourra l’affronter, en l’explorant qu’on pourra la connaître, en la rattachant à notre vécu, à nos blessures qu’on pourra la traverser et ainsi la transformer.

Cette prise de conscience est essentielle pour désamorcer l’intensification de nos peurs.

J’ai peur du jugement, j’ai peur de réaliser mes envies, j’ai peur de cette personne...

Pourquoi est-ce que j’ai cette peur ? A quoi me ramène t-elle dans mon passé ? A quelle croyance me ramène t-elle ?

Je dois reprendre confiance en moi, je veux arrêter de donner du pouvoir à cette personne ou à cette situation qui me fait peur.

En fin de compte, notre plus grande peur est peut-être la peur de nous-même, de notre capacité à oser et à croire en nos potentiels, nos réussites.

La plupart des peurs vécues sont donc malheureusement des peurs irréelles. Elles ne présentent aucun danger réel, elles proviennent plutôt de l’imagination.

La peur n’empêche pas la mort mais la vie...

Car si nous portons en nous la peur de mourir, si nous portons en nous toute peur, cette obsession nous fera passer à côté de notre vie…

En séance, je travaille sur les peurs grâce à des méditations adaptées qui permettent d’identifier les situations qui génèrent ces peurs, d’observer ces émotions afin d’apprendre à les gérer.

Alors, êtes-vous prêt à affronter vos peurs ?


 

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