Sensibilité - Hypersensibilité

Certains se sentent un peu plus sensibles par le fait de verser une larme (ou plus) devant un film, de sentir monter l’émotion dans une situation particulière, en retrouvant ou quittant une personne…

C’est normal, les humains sont des êtres sensibles (comme les animaux d’ailleurs) et il est vital de pouvoir exprimer ses émotions dès le plus jeune âge.

Le grand avantage de la sensibilité, c’est qu’elle nous permet de nous recentrer sur les besoins humains, le respect des autres et de la nature, et donc de nous-mêmes.

Il faut arrêter de la brider comme si c’était une faiblesse ou une fragilité, et ne plus accepter qu’on la moque car c’est la richesse de l’humain.

On peut avoir une forte sensibilité mais cela n’a rien à voir avec l’hypersensibilité dont on entend beaucoup parler actuellement.

Ce terme a longtemps était associé à une notion de fragilité, de vulnérabilité, voire de faiblesse, mais on sait maintenant qu’il n’en est rien. Si la sensibilité peut être perçue comme un atout ou un défaut selon les cultures, les personnes hypersensibles partagent des attributs communs qui les différencient des autres personnes.

Par contre, chaque personne hypersensible est différente et il n’y a pas de liste type nommant exactement leurs ressentis propres.

Celle qui suit aborde certains traits vécus par les hypersensibles sans obligatoirement les avoir tous :

- Perception sensorielle exacerbée (bruits, odeurs, lumières…) ;

- Ressenti de tout ce qui les entourent de manière très intense ;

- Originaux, créatifs, délicats, subtils et émotifs ;

- Tendance à être anxieux, stressés, angoissés, inquiets pour eux et les autres ;

- Crainte de blesser l’autre, de se sentir rejetés et sont affectés par le malheur d’autrui ;

- Besoin de s’éloigner des mauvaises nouvelles ou des climats anxiogènes ;

- Besoin de se mettre dans leur bulle pour s’introspecter de façon approfondie ;

- Rapidement submergés par leurs émotions et pleurent beaucoup ;

- Facilement irritables, contrariés, ils saturent facilement et se fatiguent rapidement ;

- Très grande capacité d’analyse et une faible estime d’eux-mêmes ;

- Se sentent en décalage avec les autres et passent beaucoup de temps à réfléchir, penser, ruminer ;

etc...

L’hypersensibilité n’est ni un trouble, ni une maladie, il s’agit d’un tempérament dont les caractéristiques sont nombreuses.

Être hypersensible, c’est bénéficier d’un processus de sensibilité sensorielle fort. Ce trop-plein d’émotions ne fait donc pas des hypersensibles des êtres fragiles, mais des êtres profondément humains.

On peut se sentir différent, croyez-en mon expérience, on peut se poser beaucoup plus de questions que les autres dans une situation, se sentir dépassé par cette situation si l’environnement dans lequel on évolue ne convient pas et enfin ressentir de manière décuplée ses propres émotions, mais également celles des autres. Bref, l’impression de vivre sans filtre protecteur aux agressions extérieures.

Avec ce bagage, il se peut que le quotidien et l'environnement au travail puisse poser problème.

Et surtout, par peur de paraître trop émotive face aux autres et pour tenter de se conformer aux attentes de son entourage, il n'est pas rare qu'une personne hypersensible cherche à contrôler à tout prix ses émotions, en tentant de les cacher, de les réprimer.

Or, agir ainsi, nourrit un schéma dont l'issue va aller à l'encontre de ce que la personne hypersensible recherche : au lieu de réussir à les dissimuler, elle va finir par être totalement envahie par ses émotions qu'elle va laisser "exploser" sans le vouloir.

Alors, comme il n'est pas possible de vivre cloîtré, reclus dans notre bulle constamment, il faut prendre conscience de sa sensibilité, identifier l’émotion et l’accepter. C’est ce qui permet de déterminer comment exploiter au mieux cette hypersensibilité. Ressentir la façon dont elle se manifeste permet d’avoir une meilleure connaissance de soi et de ce dont on a besoin.

C’est vrai, bien vivre son hypersensibilité au quotidien n’est pas toujours aisé mais fort heureusement, il est tout à fait possible de s’épanouir avec ce surplus d’émotions. Pour ne pas se laisser dévorer par cette sensibilité exacerbée, il existe différentes techniques psychothérapeutiques simples permettant de se protéger notamment au cours de ses interactions sociales. S’écouter pour se sentir bien avec soi-même et par conséquent bien avec les autres.

Tout d’abord, comprendre que rien ne cloche dans notre comportement et pour faire de son hypersensibilité une force, il faut non seulement l'accepter mais apprendre à la revendiquer. Cela peut paraître un peu simpliste, mais cela est très important.

Les émotions sont ressenties plus fortement que les autres ?

D'accord, mais l’empathie est plus développée que les autres, ce qui est un atout de taille pour créer et entretenir des liens sociaux de qualité.

Il est également important de pouvoir exprimer ses émotions en toute liberté, soit par l'écriture, la pratique d'une activité sportive ou encore d'une activité artistique. Le but ici est d'accepter de ressentir des émotions, agréables ou non et de leur laisser un support avec lequel elles pourront s'exprimer.

En extériorisant nos émotions, nous apprenons à les canaliser.

Lors de stimulations désagréables, s’isoler momentanément est nécessaire afin de retrouver un état stable. Lors de la détection précoce de signes « d’hyperstimulation », il est nécessaire de développer des outils comme la pratique de la relaxation et de la respiration consciente, ou encore des exercices de gestion émotionnelle qui peuvent aider à surmonter ces états de crise.

Si le climat ambiant est anxiogène, n’hésitez pas à vous couper des informations (télévision, radio, presse…) et à désactiver vos réseaux sociaux pour un temps.

Si le gène de l'hypersensibilité n'a pas encore été découvert, les progrès de l'imagerie médicale ont permis d'attester que cette caractéristique n'est pas juste une vue de l'esprit. Les chercheurs de l'université de Stony Brook (New York) ont ainsi démontré que l'activité cérébrale des hypersensibles se distinguait par une surexcitation des zones relatives à l'émotion et à l'interaction sociale. Les neurones dits « miroirs », situés dans le cortex frontal inférieur, dont on sait qu'ils interviennent dans notre capacité à traiter et interpréter les émotions des autres, sont nettement plus actifs que la moyenne.

Lorsque j’ai réalisé mon hypersensibilité, j’ai déjà pu mettre un nom sur cet état que je connaissais depuis l’enfance, ce sentiment d’être différente, et c’était déjà un soulagement.

Après on apprend à l’apprivoiser, à s’esquiver quelques instants dans un environnement trop bruyant, avec un trop plein de personnes… A savoir se mettre de temps en temps dans « sa bulle » (de sérénité !) pour se ressourcer…

Par contre, il faut éviter l’isolement et le repli sur soi, et tisser un réseau social, essayer de se trouver des environnements bienveillants, avec des personnes également hypersensibles. Votre propre sensibilité va vite les repérer…

Et découvrir ses bons côtés : pour ma part, le côté empathique m’a toujours permis d’être là pour les autres, de les écouter et de toute façon les autres venaient à moi naturellement. Aidée de mon magnétisme (dont les personnes hypersensibles sont souvent dotées) je me suis ouverte aux autres pour les aider en créant mes propres séances.

Alors, si l'hypersensibilité fait aussi partie de votre personnalité, il faut que vous l’acceptiez si vous souhaitez ne plus en souffrir et que vous appreniez à vous en servir à bon escient.

C’est tout à fait possible et elle peut devenir une vraie richesse !!

Un peu de lecture sur le sujet :

- Hypersensibles – Mieux se comprendre pour mieux s’accepter – Elaine N.ARON

- Lettre ouverte aux âmes sensibles qui veulent le rester - Saverio Tomasella ("L’hypersensibilité est l’avenir du monde"...)

Ouest France – Psychologue.net – Chance – Livi - Les échos - Clinique e-santé